Soutenance de thèse

Le Vendredi, 27. septembre 2019 -
9:00 - 13:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Madame Eva TOQUEBIOL

Soutiendra vendredi 27 septembre 2019 à 9 h

Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles 1 -

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Sciences du langage

Titre de la thèse : Analyse discursive de propos jugés sexistes misogynes en contexte médiatique

Composition du jury :

  • M. Bernard ANDRIEU, Professeur, Université Paris-Descartes
  • Mme Nathalie AUGER, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Béatrice FRACCHIOLLA, Professeure, Université de Lorraine
  • M. François PEREA, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • M. Arnaud RICHARD, Maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Kheira YAHIAOUI, Maîtresse de conférences habilitée, ENS d’Oran (Algérie)

Résumé de la thèse :

« Toutes les putes sont des miss », « ce boule de rêve », « qu’elles retournent à leur casseroles ! », « tromblon extraordinaire », voici des exemples de propos diffusés dans les émissions télévisuelles et radiophoniques qui ont été jugées sexistes par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Cette thèse présente les différentes formes discursives de discrimination de genre et de sexe en contexte médiatique. S’appuyant sur les décisions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel français, l’étude s’inscrit dans le domaine de l’analyse du discours médiatique et les études culturelles sur le genre (culturals studies) et le langage (Gender and Language Studies). La parole médiatique pose la question de la responsabilité des discours diffusés dans l’espace public. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, dans le compte-rendu de ses décisions, utilise diverses formules afin de rendre compte de critères objectifs pour citer les discriminations liées au sexe et au genre : « représentations stéréotypées », « images dégradantes », « vulgaires ». Afin de mettre à jour tout un système discriminant, ce travail propose une analyse des discours non logocentrée intégrant les images et les mises en scènes comme environnement participant à la construction de représentations et pratiques genrées collectives. La fabrique médiatique des discours sexistes s’effectue d’abord par une catégorisation discursive révélant des réductions organiques des parties du corps féminin et d’autre part dans la scénographie et les montages réalisés par la production. Le corps morcelé de la femme dans les discours sexistes misogynes symbolise un corps matérialisé, accessible à tou·te·s dans les mises en scènes des productions télévisuelles. Le corps féminin est le support de toutes sortes de récits ; corps sans identité propre il représente un collectif-passif, celui de l’ensemble des femmes. Infantilisées, humiliées, discréditées, ou à l’inverse complimentées à répétition (discours flatteurs insistants), la parole et la représentation de la femme et du corps féminin apparaissent de manières stéréotypées dans des mises en scènes situées axiologiquement en fonction de normes et représentations culturelles partagées collectivement. D’autre part, la construction des discours sexistes misogynes relève d’un processus de performativité où chacun·e participe à la mise-en-œuvre de normes discriminantes ; la réalité symbolique se dessine sur la réalité physique, les corps se modifient pour s’approprier aux discours des corps-modèles tant énoncés. Cette thèse a pour motivation d’apporter un regard nouveau sur la responsabilité médiatique et de pointer des systèmes discursifs inégalitaires produits et diffusés par des instances publiques médiatiques.

Dernière mise à jour : 30/08/2019