Soutenance de thèse

Le Mardi, 7. juin 2022 -
14:00 - 19:00
Salle des Colloques 2 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint-Charles

Madame Mélanie MARCEL

Soutiendra mardi 7 juin 2022 à 14 h

Salle des Colloques 2 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Archéologie spécialité Préhistoire, protohistoire paléoenvironnement Méditerranée-Afrique

Titre de la thèse : La maison en Gaule méditerranéenne (VIIe-IIe sièces av. n. è.) : perspectives anthropologiques d’un objet social

Composition du jury :

  • Mme Maria Carme BELARTE FRANCO, Professeure, ICAC Tarragone (Espagne)
  • M. Éric GAILLEDRAT, Directeur de recherche, CNRS, directeur de thèse
  • Mme Muriel GIRARD, Maîtresse de conférences, ENSA Marseille
  • Mme Sophie KRAUSZ, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • M. Olivier LEMERCIER, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Claire-Cécile MITATRE, Maîtresse de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3, codirectrice de thèse
  • M. Stefan WIRTH, Professeur, Université de Bourgogne

Résumé de thèse

Sur le littoral méditerranéen français, les vestiges de l’habitat de l’âge du Fer (VIIe - IIe siècle av. n. è.) affichent une grande diversité de formes. L’étude archéologique de ces éléments est limitée par les données à des interprétations plutôt matérialistes telles que la forme architecturale ou la répartition des activités. Or, anthropologiquement, la maison est perçue comme un objet par lequel il est possible de comprendre l'organisation sociale, les systèmes de représentation, ou encore le rapport à l'environnement.
En confrontant les données archéologiques aux connaissances produites par l’ethnologie et l’anthropologie, la maison gauloise peut être abordée sous de nouvelles perspectives. Cette approche comparatiste comprend de nombreux biais qu’il faut surmonter, mais elle permet de replacer l’humain au cœur de cet espace et d’ouvrir la recherche à de nouvelles pistes interprétatives.
Cette analyse met en évidence que l’aspect protéiforme de la maison gauloise dépend des choix réalisés par les individus en fonction de facteurs environnementaux, sociaux, urbanistiques et individuels. Ce lieu est porteur de sens pour ses habitants par sa forme, son orientation, la disposition des aménagements domestiques. C’est un objet dynamique qui se transforme en fonction des saisons, des habitants, de son histoire (phases de réaménagement, de destruction), de la société (transformations sociales, économiques et politiques) et des contacts culturels. Il est ouvert sur ce qui l’entoure, car dès sa fondation il est non seulement ancré sur un territoire, mais il utilise les ressources disponibles localement et est intégré à un réseau d’habitats. Par ailleurs, il favorise dans certains cas, les relations de voisinage et il participe à la création de liens sociaux. En effet, c’est également un lieu de production qui amène les individus à s’organiser, à se répartir les tâches et donc à hiérarchiser leurs rapports. En accueillant des pratiques rituelles, il conduit en outre les habitants à partager ces actions et à renforcer leur lien. Enfin, en jouant un rôle important dans les rapports de parenté (règles de résidence, transmissions de biens matériels et immatériels, relations intergénérationnelles), il est impliqué dans la structuration familiale.
Aborder la maison gauloise par l’anthropologie permet de proposer de nouvelles hypothèses et de prêter attention, lors de la fouille des sites archéologiques, à certains éléments. Cette étude montre l’intérêt d’une collaboration interdisciplinaire et, à défaut d’apporter des réponses définitives, elle pose de nouvelles questions.

Dernière mise à jour : 18/05/2022