Soutenance de thèse

Le Lundi, 2. décembre 2019 -
9:30 - 13:00
Salle des Actes à l’Université Paul Valéry – Site Saint Charles -

Madame Béatrice DAL BO

soutiendra lundi 2 décembre 2019 à 9 h

Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT, préparée en cotutelle avec l’Université de Gênes (Italie)

Discipline : Sciences du langage

Titre de la thèse : Aux frontières de la norme, usages linguistiques de scripteurs peu-lettrés dans des correspondances de la Grande Guerre

Composition du jury :

  • M. Jacques BRES, Professeur émérite, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • M. Jacques DAVID, Maître de conférences, Université de Cergy-Pontoise
  • Mme Enrica GALAZZI, Professeure, Université catholique de Milan (Italie)
  • Mme Anna GIAUFRET, Maîtresse de conférences, Université de Gênes (Italie), codirectrice de thèse
  • Mme Florence LEFEUVRE, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
  • M. Gilles SIOUFFI, Professeur, Université Paris-Sorbonne
  • Mme Agnès STEUCKARDT, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
  • M. Stefano VICARI, Maître de conférences, Université de Gênes (Italie)

Résumé de la thèse

Le présent travail a pour objectif d’étudier certains usages linguistiques non standard, observés dans un corpus d’écrits de scripteurs peu lettrés de la Grande Guerre, afin de tenter de dégager les tendances et les principes généraux qui éclairent leur fonctionnement.     
Le corpus analysé est constitué de correspondances privées échangées entre le front et l’arrière pendant la Grande Guerre, recueillies dans le cadre du projet Corpus 14 (Steuckardt, dir.). Le traitement de ces documents d’archives (transcription diplomatique, édition numérique en TEI-XML, annotation sémantique des entités nommées) a abouti à leur publication en libre accès et permet leur pérennisation, ainsi que l’exploitation outillée des données.    
Les analyses linguistiques menées sur ce corpus prennent en considération deux dimensions typiques des usages non standard des scripteurs peu lettrés. D’une part, pour ce qui relève des usages liés à l’utilisation du médium écrit, nous avons étudié le phénomène de la soudure en nous focalisant sur les formes pronominales ; d’autre part, pour ce qui concerne les emplois propres à une variété de l’immédiat communicatif, nous avons interrogé les usages du morphème que (pronom, conjonction et adverbe).     
La première étude de cas a montré que les soudures se matérialisent sous des formes fabriquées par les scripteurs ou des formes attestées, mais différentes de la forme graphique attendue dans ce contexte. Ce processus est influencé par deux tendances principales liées à la fonction syntaxique des pronoms impliqués et à l’existence de formes homophones-hétérographes.     
La deuxième étude a révélé que les usages dits populaires ou familiers du morphème que sont en réalité d’une fréquence très faible, et a dégagé plusieurs explications de leur fonctionnement : l’existence de ces emplois dans des états plus anciens de la langue, la lexicalisation plus avancée de que avec un sens exceptif, le rapprochement analogique avec des structures normées équivalentes, l’élargissement sur le plan discursif de la dépendance syntaxique établie par ce morphème, l’emploi de constructions courantes à l’oral.     
Ce travail a ainsi permis de montrer que les usages non standard observés dans ce corpus ne sont pas aléatoires, mais correspondent à des phénomènes linguistiques réguliers. Il met en évidence la nécessité de prendre en compte ces attestations aux frontières de la norme pour une description complète du fonctionnement linguistique.

Dernière mise à jour : 25/11/2019